Votre enfant prend-il le temps de bien s’alimenter avant de partir pour l’école le matin ? Les collations qu’il prend, par exemple après l’école, favorisent-elles le travail intellectuel ? La réponse à ces questions intéresse plusieurs chercheurs du domaine des neurosciences.
D’entrée de jeu, précisons que le cerveau humain consomme de l’oxygène et du glucose pour assurer son fonctionnement. Un faible apport de ces éléments cause de la somnolence et une certaine léthargie. Une portion modérée de glucose, par exemple des fruits, est de nature à accroître la performance, à stimuler la mémoire de travail, l’attention, les fonctions motrices et la mémoire à long terme. Dans les faits, le cerveau consomme 20% de l’énergie requise par le corps quotidiennement d’où le lien entre l’alimentation et l’apprentissage.
Les aliments sont le carburant du cerveau. Des recherches démontrent un lien entre la réussite scolaire et l’alimentation. « Les études démontrent que les enfants qui prennent le temps de déjeuner, en comparaison avec ceux et celles qui sautent ce repas, ont de meilleures performances à l’école, une meilleure concentration, de meilleures aptitudes pour résoudre des problèmes et une meilleure coordination des mains et des yeux. Les enfants qui commencent l’école le ventre vide sont amortis, moins attentifs, et manquent d’énergie pour les activités matinales. » C’est pour contrer ces difficultés que le Club des petits déjeuners existe. Les enfants qui se nourrissent de fruits, légumes, céréales, fibres, protéines, calcium et peu de gras obtiennent de meilleurs résultats que ceux qui mangent des aliments riches en sel et en gras saturés. Il appert donc que tous les aliments n’ont pas le même effet sur le cerveau. Récemment, Sabrina Strang de l’Université de Lübeck mettait en évidence qu’un petit déjeuner protéiné (ex. œuf et bacon) avait un impact direct sur la mémoire et la prise de décision contrairement à un menu riche en glucides (croissants, toasts).
Les protéines proviennent des produits laitiers, des œufs, des légumineuses, des noix et des graines, de même que de la volaille, des poissons et de la viande.
On sait aussi que le corps humain ne peut produire ou emmagasiner le glucose. De manière générale, on estime qu’il faut consommer 100 GR de glucides (qui se transforment en glucose une fois ingéré) par jour. Les aliments non transformés, par exemple les fruits et les légumes frais, sont d’excellentes sources de glucose.
Une bonne alimentation peut contribuer à la réussite scolaire et, en tant que parents, vous pouvez agir sur cette variable. Cela implique donc une alimentation équilibrée et régulière à défaut de quoi, les fonctions cérébrales déclinent. Comme les enfants sont en croissance et qu’ils ont un estomac plus petit, ils ont besoin d’un apport calorique plus fréquent d’où la pertinence de collations saines susceptibles de favoriser le travail intellectuel. Évidemment, tout est question de mesure. Ainsi, si le repas du soir est pris tôt, par exemple vers 17h00, le bien-fondé d’une collation après l’école se posera contrairement à un repas débutant après 18h00, et ce surtout si l’enfant doit exécuter un travail intellectuel avant le repas.
Jacques Belleau, pédagogue expert
Références Références :
1Sousa, David, A. (2011). How the brain learns. Thousand Oaks, Corwin. P. 23-24
Medina, John. (2009). Brain rules. 12 principles for Surviving and Thriving at Work, Home and School. Seattle, Pear Press. p.5
2Coalition québécoise sur la problématique du poids (2009). « Les saines habitudes de vie : une voie de réussite pour les élèves du Québec ». https://www.cqpp.qc.ca/documents/file/2009/Memoire_Perseverance-scolaire_2009-10-30.pdf page 9
3 http://www.breakfastclubcanada.org/fr/les-besoins/
4 « Children with healthier diets do better in school » (2008)
https://www.eurekalert.org/pub_releases/2008-03/bpl-cwh032008.php
5 Strang, Sabrina et al. (2017). Impact of nutrition on social decision making. PNAS, vol. 114 no. 25.
http://www.pnas.org/content/114/25/6510.abstract
6 Pour en savoir plus sur l’alimentation des enfants voir : https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/aliments-nutrition/guide-alimentaire-canadien/comment-choisir-vos-aliments/conseils-fonction-etapes-vie/enfants.html
7 Pour en savoir plus voir sur les glucides : http://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/PalmaresNutriments/Fiche.aspx?doc=glucides
8 Le fait de consommer 50 grammes de glucose (par exemple des raisins secs) accroit la capacité d’exploitation de la mémoire à long terme de 35% et la capacité de la mémoire à court terme de 20%. L’effet dure 30 minutes. Sousa, David, A. (2011) How the brain learns. Thousand Oaks, Corwin. p. 39.